Le paradoxe de l'œuf et de la poule est l'un des plus anciens paradoxes :
« Qu'est-ce qui est apparu en premier : l'œuf ou la poule ? »
Si on vous répond « C'est l'œuf », vous demandez « Mais qui a pondu cet œuf ? ».
Si on vous répond « C'est la poule », vous demandez « Mais cette poule sort bien d'un œuf, non ? ».
Le paradoxe vient du fait qu'aucune réponse ne paraît satisfaisante.L'œuf de poisson est antérieur à la poule. Cela ignore l'implicite qu'on parle d'un œuf de poule. De même, les dinosaures pondaient des œufs amniotiques avant d'évoluer en oiseaux, donc en poules.
Le paradoxe relevant généralement de la blague, il est légitime de lui répondre par une autre blague.
L'œuf vient en premier... dans la question.
Dieu créa deux poussins.
« La poule est seulement un moyen pour l’œuf de faire un autre œuf » (Samuel Butler) - A hen is only an egg's way of making another egg.
Le coq, Dieu créa ensuite la poule à partir d'une de ses côtes.
Il faut distinguer deux sens de "premier" : logique et chronologique. Chronologiquement, selon Aristote, on peut certes dire que le grain est antérieur à l'épi, ou que l'enfant précède l'homme, mais en réalité c'est l'inverse : "le domaine du devenir s'oppose à celui de l'essence, car ce qui est postérieur dans l'ordre de la génération est antérieur par nature, et ce qui est premier par nature est dernier dans l'ordre de la génération." (Aristote Parties des animaux livre II ch.1 (646a24))
Seul l'adulte, l'être achevé, peut logiquement être une cause génératrice. Un être encore imparfait comme un enfant ne le peut pas, sinon il faudrait dire que l'imperfection est cause de la perfection, ce qui est impossible, même si chronologiquement nous avons l'impression que les choses vont dans le sens d'un développement du moins au plus parfait. On retrouve le principe général selon lequel "l'acte (la perfection, l'achèvement) est antérieur à la puissance (la simple possibilité)" (Aristote Métaphysique Théta 8 (1049b)). Aristote dit ainsi que "c'est l'homme qui engendre l'homme" et non le sperme comme le croyaient les Pythagoriciens et Speusippe (ibid. 1070-1073).
Or on peut dire que l'œuf n'est rien d'autre qu'une poule en puissance, et qu'à ce titre il n'existe que pour elle : c'est la poule qui est la raison d'être de l'œuf, et non l'inverse. En effet, s'il n'y avait pas d'animal à porter à maturité, l'existence de l'œuf n'aurait aucun sens. D'un point de vue logique donc c'est la poule qui doit précéder l'œuf.
Dernière modification par PrincesseMercure (Le 04-03-2013 à 13h42)